je n'abandonne personne.
Mais j'ai les yeux plus gros que le ventre: j'essaie d'écrire des articles de quatorze mètres, au bout d'un moment je me lasse, bam, brouillon.
Pour changer: j'ai passé une bonne journée, et même le mail "urgent" du Crous ne m'a pas mise de mauvaise humeur. Sincèrement, je voue au Crous une grande admiration. Enfin, à l'institution, au concept (pas forcément aux gens qui travaillent dedans) parce que si le crous n'existait pas, je mangerais probablement de l'herbe un soir sur deux, en alternant avec des caillous, pour la satiété. Ok j'exagère n'empêche que sans lui, je n'en serais pas là, c'est sûr, comme une grande majorité d'étudiants. Et je plains ceux qui, sans avoir le droit d'être boursiers, galèrent leur race pour manger autre chose que des caillous et de l'herbe, mais il est hors de question de polémiquer ici (quelle drôle d'idée).
Mais le Crous, lui, il a beau être plutôt généreux, il n'aime pas du tout avoir l'impression qu'on se moque de lui. Quand il renifle donc quelque chose de pas clair, le Crous fait peur à ses agneaux: "Attation, si tu fais n'importe quoi, je te pique tous tes sous et tu me rembourses tout depuis que je m'occupe de ta scolarité (depuis le CP donc)." Généralement, les agneaux sont de sales biques qui font effectivement n'importe quoi, mais généralement ces sales biques là, elles s'en fichent de la menace. Moi, je suis un gentil agnelet blanc, quand on me dit ça je flippe ma race.
Je dois donc leur apporter une justification de ma présence assidue en cours cette année (et mon ordonnance d'anti dépressifs, elle prouve pas que je suis assidue, HEIN?)(non, je ne prends pas d'antidépressifs, roh) parce que le Crous, qui n'est pas forcément toujours sur le coup, vient d'apprendre que j'avais annulé une inscription en début d'année, et a donc frôlé l'hystérie, genre une sale bique est en train de se rouler dans les billets de banque que l'état lui donne pour devenir une personne intelligente au lieu d'aller en cours. Seulement non, je n'en ai annulé qu'une sur deux. Il faut donc que je leur apporte un certificat d'assiduité, ce que est très lol parce que d'une, je ne sais pas où ça se fait, ça (probablement au secrétariat de la licence, tu sais, le truc qui ouvre une demie heure tous les 29 févriers), et de deux, j'ai allègrement raté cinq cours depuis le début du semestre, cours sérieux où les profs font signer leur bout de papier (et là j'entends chaton que braille "Je te l'avais bien dit qu'il fallait y aller" en faisant plein de moulinets avec ses bras et crachant plein de vilains jurons)(mignon chaton). Mais d'un autre côté j'avais des circonstances atténuantes, et de bonnes raisons de ne pas y aller genre, par exemple, heu, j'étais inscrite à aucun cours? Bon bref, toujours est-il que, si jamais on me dit: "Mademoiselle, je veux bien vous faire ce certificat, mais j'ai des absences injustifiées pas jolies jolies, vous êtes pas un mignon agnelet", soit je m'évanouis, soit je pleure, soit je lui fait un scandale sans précédent, en lui arrachant les cheveux et en lui criant toutes les gentilles choses que je pense de cette adorable université avant de, bien sûr, ça va de soi, faire grève.
Voilà, c'était l'histoire du jour, tout le monde s'en fiche, moi y compris, vu que ce n'est pas très grave, mis enfin. Tout ça pour dire que non, en dépit des apparences, même pas je suis de mauvaise humeur, pas du tout.
Car on a rigolé aujourd'hui, j'ai pas eu faim, j'ai pas eu soif, je ne me suis pas déboité d'épaules, j'ai bien travaillé et chaton, il est venu me voir dans mon antre nationaliste universitaire, (même que je suis grillée devant la licence) et que ça m'a fait beaucoup vachement plaisir.
Là.